Dialogue.Expérience.Coopération

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Développer les facteurs de résilience

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Les enfants des rues du Kenya et le programme “Extension“

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Il y a quelques années, j'ai découvert le travail formidable réalisé par les Scouts du Kenya auprès des “enfants des rues“. Au Kenya, comme dans beaucoup de pays pauvres, le phénomène des enfants des rues est un vrai fléau. Pour beaucoup, ce sont des orphelins dont les parents ont été victimes du SIDA. Ils sont abandonnés à eux-mêmes dès le plus jeune âge et vivent dans la rue, sans domicile fixe, victimes de mauvais traitements de toutes sortes, souvent conduits à la drogue ou à la prostitution. Quand on les croise dans la rue, vêtus de guenille, couverts de vermine, respirant de la colle dans des sacs en plastique, on se demande comment ils peuvent survivre et on s'interroge aussi sur les stratégies qu'un pays pauvre pourrait inventer et développer pour éradiquer ce fléau.

L'Association des Scouts du Kenya a développé un programme original et innovant - le programme “Extension“ qui, depuis une quinzaine d'années, a permis de sortir de la misère et de la drogue des dizaines de milliers d'enfants de la rue. Plus de 2500 d'entre eux sont engagés chaque année dans ce programme.

Ce programme fonctionne suivant les principes qui nous sont chers : “dialogue“, “Expérience“, “Coopération“.

Quelques responsables volontaires observent les enfants des rues et repèrent les chefs de gangs. Ils les abordent et leur proposent de participer à un cours de formation de “chefs de patrouille“ pour apprendre à prendre soin des membres de leur gang. Comme le Scoutisme a un grand renom au Kenya, le plus souvent les jeunes acceptent. Ils suivent un cours d'une semaine dans le centre de formation de l'association limitrophe de Kibera, au sud de la capitale Nairobi, un des plus grands bidonvilles d'Afrique (les estimations font état d'une population comprise entre 170 000 selon le gouvernement et 1 000 000 selon les ONG).

Là, ils découvrent les objectifs et le contenu du programme “Extension“; ils apprennent à mettre en oeuvre un leadership coopératif, à porter attention aussi bien à la tâche qu'au groupe et à chacun des membres. Ils découvrent des valeurs de vie, ils apprennent à organiser des “activités génératrices de revenu“ (AGR) pour subvenir à leurs besoins de manière honnête. Les responsables de l'association scoute s'engage à les aider à sortir les membres de leur gang de la misère sans aliéner leur liberté. En effet, malgré les conditions déplorables dans lesquelles ils vivent, ce que les “enfants de la rue“ craignent par dessus tout, c'est de perdre leur liberté et se se retrouver enfermés dans un “centre accueil“.

A la suite du cours, les jeunes retrouvent leur gang et leur proposent de s'engager dans le programme “Extension“. Des responsables adultes volontaires suivent les nouveaux “Patrol Leaders“ et mettent en oeuvre avec eux les différentes étapes du programme : (1) trouver un abri (une salle dans une école, une paroisse ou un local scout) pour dormir en sécurité pendant la nuit et avoir un minimum d'hygiène ; (2) acquérir des compétences pour développer une AGR et gagner de quoi subsister (cultiver un jardin maraîcher, élever des poulets, laver des voitures ,  ramasser les poubelles, etc.) ; (3) recevoir des soins médicaux (vaccinations, etc.) ; (4) retrouver leur origine familiale et faire les démarches pour obtenir une carte d'identité ; (5) retourner à l'école ou commencer une formation professionnelle. 

Le programme “Extension“ fonctionne avec succès avec un budget réduit. Le responsable du programme de l'époque, Poppins Mdone Misai, toujours mon ami sur Facebook, m'a montré les fiches individuelles racontant l'histoire personnelle de centaines d'ex-enfants des rues. Il m'a présenté le premier d'entre eux à avoir terminé des études universitaires. 

Cette expérience m'a permis de découvrir le phénomène de la résilience.

La résilience

Le concept de résilience est issu de la physique : on dit qu’un matériau est résilient quand il retrouve sa forme et sa position originelle après avoir été soumis à des forces qui l’ont aplati ou tordu.

Confrontés à des situations difficiles similaires, un certain nombre d’enfants développent une série de comportements problématiques (consommation de drogues, délinquance, etc.) tandis que d’autres semblent “invulnérables“, “résistants au stress“, “invincibles“. Ils sont résilients même après avoir subi des conditions quotidiennes d’adversité et de stress aigü.

Ceci s'explique par le fait que même dans des environnements où les facteurs de risque sont nombreux, il y a des facteurs de protection au sein des familles, des écoles, des groupes de pairs, qui permettent aux enfants d’être résilients, c’est-à-dire d’acquérir la capacité de récupérer rapidement après avoir souffert d'une maladie, d'un traumatisme ou d'une mauvaise influence.

La résilience en psychologie est définie comme “la capacité à réussir. à vivre et à se développer positivement, de manière socialement acceptable, en dépit du stress ou d’une adversité qui comportent normalement le risque grave d’une issue négative.“

Par conséquent, la stratégie efficace pour favoriser le développement sain d'un enfant ou d'un jeune est - non pas de rechercher les facteurs nocifs auxquels il est soumis dans sa famille ou son environnement local -  mais d’identifier les facteurs de protection présents dans l’environnement et la personnalité de l’enfant, afin de les utiliser au maximum pour faciliter le développement personnel. C'est bien la stratégie que les Scouts du Kenya suivent.

Une fiche pédagogique pour les éducateurs et animateurs de jeunes

La fiche “Développer les facteurs de résilience“ a pour but d’aider les éducateurs et les animateurs de jeunes à identifier les facteurs de résilience qui existent chez un individu et à définir une stratégie éducative pour les développer au maximum.  

Nous l'avons expérimentée avec succès au Mexique dans un projet développé par l'Association des Scouts Mexicains pour éduquer aux “Compétences pour la vie“ les enfants de trois quartiers sensibles de Tijuana menacés d'être recrutés par les gangs de narco-trafiquants. Elle peut être utile aussi en France, aux enseignants comme aux animateurs bénévoles travaillant dans les associations éducatives, les centres sociaux ou les mouvements de jeunesse.

Après avoir analysé les facteurs de résilience, elle propose un outil pratique, “l’échelle de résilience“, qui peut être utilisé par les équipes éducatives pour analyser les forces et les faiblesses d'un jeune et développer une stratégie éducative afin de l'aider à atteindre des objectifs personnels de développement.

Cette fiche de 15 pages est largement inspirée du livre de Bonnie Benard “Resiliency, what we have learned“, WestEd, 2004.

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Prix de vente : 6,90 euros

 

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24/04/2016
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